Les histoires d'horreur incluant vampires, loups-garous et sorcières semblent tout droit sorties de l'imagination de demeurés fanatiques, dont certains trouveraient comme excuse que toute créature surnaturelle existe bel et bien. Généralement, les gens ne les croient pas. Pourtant, ces "demeurés" sont ceux qui ont raison. Mais on ne parle pas de l'histoire des surnaturels, mais de la mienne, non? Allons-y, alors.

Je suis née il y a 18 ans, le 14 avril 1996 à Boston. Qui ne connait pas cette ville de la Côte Est des Etats-Unis? Mes parents misaient gros sur mon avenir. Etant leur fille unique, j'étais celle qui devait obtenir leur riche héritage lorsqu'il serait temps, donc ils voulaient que je sois à leur image. Ainsi donc, durant mon enfance, ils tentèrent de m'inculquer leurs talents de "diplomates". Mon père étant patron d'une grande entreprise, il voulait que je sois sa succession, à un détail près: je ne voulais pas être PDG. Cette vie ne m'intéressait pas le moins du monde, mon père avait une vision bien limitée, moi je voulais mon propre avenir. Je voulais improviser.

Bref, c'était le début de toutes les désobéissances que j'allais commettre. Mais outre ce fait, ma cleptomanie se dessina peu à peu. Pouvant voler du plus petit paquet de confiseries au portable assez cher, c'était tout simplement une maladie, pas dû à mon caractère. Quand je désobéissais, j'aimais ça.

Un soir, alors que je me promenais tranquillement dans les rues de Boston, rentrant chez moi après une nuit passée avec des amies -contrairement aux volontés de mes parents, bien entendu-, je fus brutalement projetée dans une ruelle, me retrouvant au sol sans rien comprendre. Toujours très rapidement, je me retrouvais levée du sol par la gorge, et je sentis une vive douleur dans ma gorge. On me mordait, je venais de comprendre. Qui que ce soit, c'était un cinglé, mais j'étais dans l'incapacité de voir de qui il s'agissait. Je ne parvins même pas à savoir si c'était un homme ou une femme, mais mon agresseur avait une sacré poigne. Pour essayer de me libérer, je lui mordis le bras, jusqu'au sang, j'ignorais simplement que ça aurait des conséquences sur mon avenir.

Dès qu'il/elle me laissa tranquille, je commençai à me sentir mal. Une sensation étrange parcourut mon corps comme s'il réclamait quelque chose. Et cette chose se présenta rapidement lorsqu'un couple vint dans la ruelle, leurs intentions étaient claires, mais ils n'allaient pas avoir le temps de les concrétiser. Me présentant derrière eux, je saisis le garçon par la nuque et le plaquai contre le mur, mon visage devenant celui du monstre que j'étais maintenant: un vampire. Et cet état se confirma lorsque je plantais mes crocs dans la carotide du pauvre garçon pour aspirer la totalité de son sang. La fille paniqua mais, je savais que je serais mal vue si elle venait à le dire à quelqu'un. Après tout, j'étais une meurtrière maintenant. Pourtant, je n'éprouvais aucun regret, encore une fois je désobéissais aux règles, et cette fois c'était plus qu'un délit, c'était un crime. Bref, la fille me fit généreusement don de son sang.

En rentrant chez moi, je partis directement dans la sale de bain, devant le miroir, sans me présenter à mes parents. Mon visage plein de sang devait être nettoyé. J'en profitais également pour vérifier à quoi je ressemblais quand mon visage de vampire était de sortie. Je pense que j'aurais plus être plus moches. Mes yeux dorés me donnaient un certain style, ainsi que les canines acérées, j'aimais ça, mais je savais que je ne devais pas me promener comme ça. Bref, malgré le choc de cette découverte, j'étais plus comme une enfant qu'autre chose, désireuse d'en apprendre plus.

Curieuse plus qu'effrayée, je fis diverses expériences sur quelques personnes, majoritairement des gens solitaires, dont personne ne remarquerait la disparition, de la "chair à canon", en somme. Cela pouvait être cruel mais je voulais aussi apprendre à me faire discrète, et si je tuais 10-20 personnes au début de ma transition, cela m'empêcherait peut-être d'en tuer 100 plus tard par pulsions. Je voulais toujours être libre de mes choix. Ma cleptomanie me forçant déjà à voler -bien que ça passait en dehors des lois, ce qui me plaisait-, j'avais maintenant des pulsions qui me forçaient à tuer. Si je devais tuer, autant que ce soit mon choix.

Mes pulsions faillirent d'ailleurs me faire réellement perdre les pédales lorsque je mordis ma mère. Mon père, bien que d'un naturel calme et négociateur et qu'il avait commencé par tenter avec les mots, n'eut d'autre choix que de me frapper. Il m'assomma avec une pelle. Il vint alors à mes parents l'idée de rechercher de l'aide, une sorte de "sos vampire", et à leur grande surprise ils trouvèrent. Une école, à Shadow Falls, regroupant des êtres surnaturels: sorciers, loups-garous, vampires... Et Cetera.

Depuis que j'y suis, je sens ma liberté brimée plus qu'autre chose. Les sorties sont extrêmement limitées et on a pas le droit de mordre les gens sans leur consentement. J'ai donc trouvé un autre moyen de me nourrir en m'amusant. Je repère les cibles les plus faciles, les personnes naïves qui feraient tout pour obtenir l'amitié de n'importe qui. Il suffit que je leur dise que je serai leur amie si je peux boire leur sang et le tour est joué. Bien évidemment, je ne le suis pas réellement, ce ne sont que mes jouets, mes pantins, mes garde-manger... En plus, ils me remplissent les poches la plupart du temps, cleptomanie oblige...